La Berrichonne Football
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10 Mars 2021

« ON VA FAIRE DIFFÉREMMENT… »

Marco SIMONE

« ON VA FAIRE DIFFÉREMMENT… »

MARCO SIMONE

Le nouvel entraîneur de La Berrichonne de Châteauroux, Marco SIMONE, a prononcé ses premiers mots en tant qu'entraîneur castelroussin dans le cadre de cet entretien...

 

Avec 18 points au compteur, nos Castelroussins pointent à la dernière place du classement de Ligue 2 BKT à dix journées de la fin du championnat, avec 8 points de retard sur le barragiste : l’En Avant Guingamp. Afin d’insuffler une nouvelle impulsion au groupe professionnel, La Berrichonne de Châteauroux a nommé Marco SIMONE à la tête de l’équipe fanion.

Voici son premier entretien en « Bleu et Rouge » …

Beaucoup de pression ?

« Non. Des contextes comme celui dans lequel est La Berrichonne actuellement font partie d’une saison de n’importe quelle équipe. Aujourd’hui, Châteauroux est dans une situation délicate, mais personnellement, je n’ai pas particulièrement de pression. Je préfère parler de responsabilités plutôt que de pression. La situation est compliquée, c’est évident aux yeux de tout le monde mais je le redis, je me sens avec une responsabilité importante, mais pas de pression. On est là pour tout mettre en œuvre pour sortir de cette place du classement. »

 

Une hésitation avant de venir ?

« Aucune hésitation ! La seule hésitation qu’on a quand on choisit de prendre part à l’aventure d’un club, c’est par rapport au contexte extra-sportif : le projet, le contrat… Je dis toujours que c’est toujours de bonnes opportunités que d’avoir des sollicitations de n’importe quel club, dans n’importe quelle situation. J’ai été sollicité par Châteauroux, et au-delà du fait que le propriétaire ait changé et que le club est désormais au cœur d’un grand groupe avec d’autres clubs d’autres pays avec un projet Ligue 1 dans quelques années… ça rend encore plus simple le choix… »

 

Le plus grand défi de votre carrière d’entraîneur s’annonce ?

« … Quand on démarre une saison, il y a toujours des objectifs de la part du club. Je ne rentre donc pas dans l’optique du défi. On [Marco Simone et son staff technique ; ndlr] a déjà entraîné des clubs en difficultés, en cours de saison ; mais on a aussi entraîné des équipes pendant des saisons complètes où on savait que l’objectif était le même que celui de Châteauroux actuellement. On connait la situation. Ce n’est donc pas comme un défi. Je le prends plutôt comme un choix par rapport à la situation, mais notre aptitude et notre façon de penser sont les mêmes que si on démarrait la saison. Aujourd’hui, nous sommes là pour faire tout notre possible pour sortir le club de cette situation mais je ne me sentirai pas gagnant si on parvient à se maintenir, et pas plus perdant si on descend. »

 

Pourquoi avoir dit « oui » ?

« Il y a eu beaucoup de facteurs positifs qui se sont additionnés. Déjà, Châteauroux est un club que je connais très bien. Historiquement, car depuis que je suis en France, j’ai un lien avec la Ville de Châteauroux. Quand je suis arrivé au Paris Saint Germain en temps que joueur, La Berrichonne est la première équipe que j’ai rencontré en match amical ; avec Michel Denisot en président du PSG… Mon histoire avec Châteauroux a démarré ainsi. Ensuite, l’un de mes meilleurs copains en France, c’est 'Mimmo', que tout le monde connaît ! Je connais également Patrick Trotignon et pas mal de joueurs… Sans avoir jamais travaillé ici, j’ai toujours eu un lien avec Châteauroux, que ce soit pour la Ville ou pour l’équipe. Ce sont tous ces éléments qui ont fait que je n’ai pas hésité. C’est également une superbe opportunité. »

 

Quelle est votre méthode ?

« L’un des premiers messages que j’ai donné à l’équipe, c’est qu’il faut faire les choses d’une manière différente. Je ne pense pas que les joueurs n’ont pas tout donné pour le collectif. Honnêtement, je ne connais pas un seul joueur qui aime perdre et être dans cette situation. Je pense qu’à un certain moment, il faut faire les choses d’une manière différente, avec une nouvelle idée, une attitude différente… Je ne dis pas que ce qu’on va proposer sera mieux que ce qu’il se faisait avant, mais ça sera différent. La conviction que je partage avec mon staff est que la route que nous allons tracer sera la bonne. Les résultats nous diront si nous avons raison ou pas. Mais je le répète, on n’est pas là pour dire que nous sommes meilleurs que les autres et donner des leçons de football : on est là car on a été choisi et on va donner une nouvelle direction à l’équipe selon notre philosophie, avec l’expérience qu’on a, en tant qu’entraîneurs et anciens joueurs. »

 

Il y a une réelle urgence pour obtenir des résultats. Pas le droit à l’erreur ?

« Je n’ai pas le droit à l’erreur… Je pense que c’est le cas de n’importe quel entraîneur ! Quand on est premier du classement on n’a pas le droit à l’erreur car on risque de perdre un titre ou une finale. Il y a un match délicat qui arrive : on va jouer à l’extérieur et même s’il n’y a pas de supporters actuellement c’est toujours plus compliqué. Cette équipe de Sochaux est en bonne santé avec un objectif différent du nôtre. On va se retrouver devant des difficultés mais on va préparer au maximum cette rencontre pour être prêt et ne pas se faire piéger. On a peu de temps mais on a déjà commencé les entraînements sans tarder, afin de commencer à tracer notre route et montrer la direction aux joueurs par rapport à nos idées du jeu. J’ai dit à l’équipe que nous devions gagner ou perdre, mais avec nos idées et on doit se reconnaitre dans les matchs que l’on propose le weekend. Si on ne se reconnait pas le weekend, c’est qu’il y a un problème et qu’on travaille à vide. Je pense donc que je n’ai pas le droit à l’erreur, comme tous les coachs, mais j’accepte la défaite comme je recherche la victoire. »

 

Comment remobiliser les joueurs ?

« La première chose sur laquelle travailler est le mental. C’est une équipe qui est touchée, qui est démoralisée, qui n’est pas satisfaite de ses résultats… Il faut les remettre dans une situation de positivité pour qu’ils acceptent un changement de méthodes de travail, c’est le plus important. La conviction du travail vient qu’on est positif et qu’on est bien mentalement. Après, je ne suis pas psychologue, je suis quelqu’un qui est dans une relation directe avec les joueurs. Je connais tout ce qu’il peut se passer dans leurs têtes de par mon expérience passée de joueur. Que ce soit dans le positif comme le négatif. Il faudra être opérationnel sur le terrain et les faire travailler d’une certaine manière pour les mettre dans les conditions idéales. »

 

Un discours particulier ?

« Comme je disais, je ne suis pas psychologue, mais je suis mieux qu’un psychologue ! Je n’ai pas étudié dans ce domaine mais je n’ai pas besoin de ça pour sentir et savoir ce qu’un joueur pense et ressent ! C’est un réel avantage. Je n’ai aucun discours prédéfini, je travaille beaucoup à l’instinct. Je n’ai aucun problème à trouver les mots par rapport aux problématiques que nous pouvons rencontrer. Préparer des discours préétablis pour des joueurs, c’est une erreur, je suis convaincu qu’ils apprécient le naturel. Je vais être moi-même et je ne vais pas chercher à faire des copier-coller. Quand on arrive dans un vestiaire dans ce genre de contexte, les joueurs ont déjà entendu pendant plusieurs mois les mêmes choses, les mêmes phrases… »

 

Le staff.

« Ça fait longtemps qu’on travaille ensemble. C’est un staff réduit, on a déjà eu d’autres personnes avec nous mais on dit souvent que Patrick et Stéphane sont la continuité de mon travail ! Ce sont deux personnes avec lesquelles je m’entends très bien et qui me connaissent parfaitement sur le travail. Ils connaissent mes pensées, ma façon d’être, mes réactions… Pour moi c’est important, je sais que ce n’est pas évident de faire partie d’un staff donc avoir un rôle dans ce genre de relation, c’est important car on est le premier support du coach. Je n’évoque même pas leurs compétences car il est évident qu’ils sont chacun très compétent dans leurs domaines ; ils ont un parcours important, que ce soit comme athlète et joueur pour Stéphane et dans le domaine de Pat. Ces deux personnes sont très importantes pour mon travail. »

 

Un mot pour les supporters ?

« Je n’aime pas parler d’espoir. On doit, et on va travailler. La négativité des supporters se comprend, c’est légitime. Mais on va travailler et tout donner pour rattraper les points qu’il nous manque. La seule garantie que je peux donner aux supporters de La Berrichonne, c’est que l’investissement de l’équipe, de mon staff et de moi-même sera à 100%. Ils doivent savoir qu’on est là pour le club et faire en sorte qu’il puisse rester en Ligue 2, et même si on ne peut pas les voir au stade les weekends, on donne tout pour le club. »