Vous vous déplacez en Corse et aller affronter une équipe qui, contrairement à vous, n’a pas encore acquis son maintien. Est-ce que vous ne craigniez pas une décompression inconsciemment de vos joueurs, face à une équipe qui au contraire voudra tout donner ?
"On est dans une situation où effectivement ça a été un gros soulagement, au-delà de ça c’est le scénario qui s’est déroulé depuis 15 jours. On dit souvent que dans le football il y a des moments irrationnels et on a le sentiment d’avoir vécu ces moments là parce qu'à Auxerre si on le rejoue 10 fois le match peut être qu’on ne l’emporte pas parce qu’on a été quand même bousculé. Donc effectivement relâchement psychologique mais un bien être aussi, donc c’est très bien de ressentir ce bien être, et ce bien être on doit s’en servir justement pour faire du jeu. C’est ce que j’ai demandé aux joueurs sur les deux derniers matchs. Bien sûr ce sont des matchs importants à jouer car ce sont des matchs où certaines équipes jouent leur survie. J’aimerais vraiment qu’on puisse s’appuyer sur du jeu et sur des intentions de jeu. Alors après oui, le climat en Corse va être tendu parce qu’on se met à leur place aussi, mais quoi qu’il en soit, il ne faut pas oublier qu’il y a d’autres équipes et c’est le respect du championnat. Déjà on a repris mardi donc les joueurs ont eu 3 jours pour bien se reposer et puis les deux séances qu’on a faites ont été très bonnes donc on verra dans quelles dispositions on est. Mais bien entendu quand on a le maintien en poche on a un rôle d’arbitre à jouer."
Est-ce que les joueurs sont prêts à se faire mal comme ils auraient pu le faire ?
"Bien sûr ça sera difficile quand on parle de supplément d’âme moi dans ma causerie je ne vais pas parler de supplément d’âme, je vais simplement parler de jeu, d’intention, qu’on soit capable de maîtriser le ballon, qu’on retrouve un peu de possession parce que ça fait quelques matchs qu’on a pas de possession donc j’aimerais qu’on s’appuie sur ça, pour être performant sur le contenu. Là c’est vrai que le contenu on l’avait un peu mis de côté pour se focaliser sur les résultats. En sachant que je pars souvent du principe que le résultat découle souvent du résultat ; c’est le résultat qui découle souvent du contenu. Mais bon maintenant l’objectif est atteint et il a été atteint avec beaucoup de force et de courage. Beaucoup de force mentale et de courage et donc c’est sûr que je ne peux pas appuyer sur les mêmes leviers qu’avant le match d’Auxerre pour préparer le match d’Ajaccio ou Clermont.
Pour faire du jeu il va falloir rencontrer une équipe qui accepte que tu fasses le jeu. Est-ce que le Gazélec va accepter de se laisser mener ?
"Il risque d’y avoir de l’impact mais après ça fait partie de notre championnat. C’est difficile à préparer, mais je serai un abruti de dire ça. Je préfère aller au Gazélec avec le maintien en poche plutôt que de jouer un match à la mort contre eux. On va jouer et j’ai insisté sur le fait que j’ai des choses à voir sur certains joueurs aussi. Il y a des joueurs si on fait un bilan, il est plus que positif par rapport à leurs performances. Mais il y en a d’autres qui posent des points d’interrogation, je ne vais pas dire les noms mais les joueurs sont assez intelligents pour le savoir. Je vais parler par exemple de Yannick Mboné de Grégory Bourillon, Opa Sangante, Maxime Barthelmé ces 4 joueurs ils n’ont rien à me prouver sur les deux matchs, ils ont fait la saison que j’attendais, ils ont fait les performances que j’attendais, il y en a d’autres qui ont été bons par moment, mais n'ont pas été réguliers et je veux les voir car ça va peut-être nous apporter des réponses sur la future saison."
Vous êtes à 3 points du 10ème, est ce que ça reste un objectif ?
"J’ai envoyé un message aux joueurs samedi pour les féliciter, et je leur ai dit que le football c’est comme le vélo si on arrête de pédaler on tombe. Donc l’idée c’est de finir le plus haut possible. La 10ème place est à portée de fusil, donc on va tout faire pour finir le plus haut possible."
L’objectif c’est de marquer votre empreinte sur ce début de match face au Gazélec d’Ajaccio, chez les Corses, qui eux, auront peur entre guillemets mais vont se dépouiller effectivement pour se maintenir. Ça va être quoi la stratégie sur cette entame de match ?
"Je connais les Corses et j’e n'ai pas le sentiment qu’ils soient habités par la peur, donc je ne m’attends pas à voir une équipe qui a peur, je m’attends à voir une équipe en face de nous qui va être déterminée, qui va être consciente de la situation. Ils vont se retrouver un peu dans la situation dans laquelle on s’est retrouvé face à Niort où quand on a beaucoup d’envie on est peut-être un peu inhibé. On va mettre une équipe en place, on va faire du jeu, il y a certains joueurs qui auront du temps de jeu. Je pense à Hassan parce que c’est un jeune joueur que tout le monde attend alors il ne démarrera pas demain en Corse parce que ça serait un cadeau empoisonné que de le faire démarrer dans un match comme ça. Mais il sera certainement amené à rentrer et je peux même vous dire que si tout se passe bien et qu’il n’y a pas de soucis il démarrera contre Clermont parce que j’ai besoin de le voir à domicile. Jusqu'alors c’était un choix de ma part de pas l’avoir fait jouer plus souvent. Ce n’était pas une question d'état d’esprit. Les jeunes je ai toujours dit que c’était un processus par exemple Léo Leroy et Ilyas Chouaref, ils ont joué ils ont été bons mais qu’on le veuille ou non Léo au bout de trois matchs a explosé physiquement et Ilyas au bout de trois matchs a explosé dans la gestion des émotions. Donc avec Haissem Hassan qui a deux ans de moins il faut rester prudent et ne pas les surexposer dans des moments comme ça on a besoin de beaucoup d’expérience, de beaucoup de recul, et la gestion des émotions et importante c’est pour ça que j’ai fait appel à Aldo Angoula, à Alexandre Raineau, à Kevin Goba des pères de famille. Et dans ces moments là on a besoin d’eux. Pour le match de vendredi, on doit être droit dans nos bottes et représenter la Berri avec toutes les valeurs qui l' habitent."